Une histoire de partage

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1966 : Naissance des Banques Alimentaire
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Petite histoire d’une idée généreuse

En 1966 à Phoenix Arizona, un certain John Hengel, constatant d’une part une pauvreté terrible autour de lui, d’autre part un gâchis alimentaire important dans sa ville, décida qu’on pouvait changer les choses. Il organisa  la collecte des produits destinés à la destruction, pour les distribuer aux associations venant en aide aux plus démunis. La première Banque Alimentaire (Food Bank) était née.

Vers 1980, la pauvreté est particulièrement présente en France, Emmaüs et l’Armée du Salut rétablissent les « Soupes de nuit » disparues depuis 30 ans. En 1984, un article de Sœur Cécile Bigo paru dans le journal La Croix intitulé « J’ai faim », dénonce le scandale de la pauvreté qui cohabite avec le gaspillage de nourriture.

Les responsables du monde associatif, catholiques, protestants, musulmans, se réunissent, mais l’idée d’un fonctionnement sans capitaux est trouvé trop utopique pour beaucoup d’entre eux, malgré le développement du concept aux Etats-Unis. 5 associations persistent à penser que c’est possible. Ainsi, l’Armée du Salut, Emmaüs, le Secours Catholique, le Centre d’Action Sociale protestante et l’Entraide d’Auteuil décident de créer la première Banque Alimentaire, avec Bernard Dandrel à sa tête.

Après une campagne médiatique importante, une intervention de Jacques Chirac alors Maire de Paris, la machine est lancée.

En octobre 1984, les deux premières promesses de don proviennent d’UNIGRAINS, qui s’engage à fournir deux mille pains par jour, et de VIVAGEL, qui propose deux mille poissons surgelés. En décembre 1984, un local est trouvé à Arcueil, siège actuel de la BAPIF (Banque Alimentaire de Paris et Ile de France). Dans les deux années qui suivent, des collectes auprès du grand public sont lancées.

En 1986, la deuxième Banque Alimentaire est créée à Angers.

La même année, la Banque Alimentaire du Havre et de la Pointe de Caux est créé. Son fondateur est Robert Legallo.

Les Présidents qui lui succèdent  sont :

  • M. Pierre Lefebvre, 1990 ;
  • M. Philippe Malandain, 1997 ;
  • Jacques Langlois, 2006 ;
  • M. Délio Descarrega, 2014 ;
  • L’actuel Président est M. Gilbert BELLET depuis 2017.

L'ancrage Européen

Crée en 1986, la European Food Banks (FEBA), est une association humanitaire qui regroupe des Banques Alimentaire réparties dans 30 pays d'Europe, unies pour lutter contre la faim et le gaspillage alimentaire, par l’appel à la solidarité.

Son siège se situe à Bruxelles, Belgique.

Une vision commune : que toute personne en Europe ait accès à une alimentation suffisante et équilibrée et qu’aucune nourriture ne soit gaspillée.

En 2020, c'est 351 Banques Alimentaires et 48126 Associations Partenaires qui ont récolté et redistribué 876 316 tonnes de denrées à 12,4 millions de personnes.

La FEBA est membre du Réseau Européen des associations de lutte contre la pauvreté (EAPN).

Le rôle des Banques Alimentaires du réseau FEBA

Les banques alimentaires qui sont membres du réseau de la FEBA fonctionnent sur un même modèle :

  • Elles récupèrent, tout au long de l’année, des denrées auprès des acteurs de la filière agro-alimentaire (producteurs, industriels, distributeurs, restaurants et cantines), dont la plus grande partie aurait autrement été jetée. La nourriture provient aussi des programmes d’aide alimentaire Européens et nationaux et des collectes organisées auprès du public ;
  • Elles transportent, trient et stockent ces produits dans leurs entrepôts, dans le respect des règles d’hygiène et de sécurité. Elles redistribuent les denrées aux associations qui soutiennent les personnes démunies (colis de nourriture, repas, soupes, épiceries sociales, etc.).

Les Banques Alimentaires ont un rôle unique :

  • Elles redonnent de la valeur à la nourriture, indispensable source de vie mais aussi opportunité d’échange et de partage, première étape vers la ré-inclusion sociale des personnes en difficulté ;
  • Elles sont capables de collecter de grandes quantités de denrées et les redistribuer rapidement et en toute sécurité à leurs nombreuses associations partenaires, offrant ainsi une approche efficace pour réduire la pauvreté alimentaire tout en diminuant le gaspillage ;
  • Elles font économiser temps et argent à ces associations qui peuvent ainsi se concentrer sur l’accompagnement des personnes accueillies ;
  • Elles permettent aux entreprises d’éviter la destruction coûteuse de produits et son impact négatif sur l’environnement ;
  • Elles encouragent l’implication citoyenne en faisant appel aux bénévoles et contribuent à la cohésion sociale en facilitant des coopérations entre organisations publiques et privées.